Plus de 390 000 espèces végétales sont officiellement recensées, mais seules quelques milliers figurent dans les bases de données utilisées par les applications mobiles. Certaines applications imposent un nombre limité d’identifications gratuites ou réservent l’accès aux noms scientifiques aux abonnés payants.
Des solutions s’appuient sur des réseaux collaboratifs, d’autres misent sur l’intelligence artificielle pour affiner la reconnaissance. Les différences de précision, de rapidité et d’accès aux informations botaniques varient fortement d’une application à l’autre.
Plan de l'article
Pourquoi identifier une plante n’a jamais été aussi simple
Identifier une plante aujourd’hui n’a vraiment plus rien d’un défi réservé à une poignée d’experts. Les applications mobiles gratuites, désormais portées par l’intelligence artificielle et l’énergie de la science participative, ouvrent la porte à tous les curieux. Il suffit de capturer l’image d’une feuille, d’une fleur ou d’un fruit : l’algorithme compare la photo à d’immenses bases de données botaniques et livre en quelques instants le nom scientifique recherché.
Ce foisonnement d’utilisateurs, passionnés de jardin, amateurs en promenade, scientifiques, simples curieux, fait progresser ces outils à une vitesse inédite. Chacun partage ses trouvailles, ajuste les propositions, participe à la construction d’une expertise collective. Ce réseau de botanistes amateurs fait grimper la fiabilité, y compris pour les plantes sauvages, les arbres, les succulentes ou même les champignons. Aujourd’hui, ces applications couvrent des dizaines de milliers d’espèces végétales.
Pour ceux qui veulent aller plus loin dans la précision, l’univers numérique de la botanique ne s’arrête pas à la simple reconnaissance par photo. Voici quelques ressources complémentaires qui méritent le détour :
- clés de détermination interactives,
- flore électronique,
- forums spécialisés,
- glossaires botaniques.
Ces outils offrent la possibilité de vérifier une identification, de formuler une hypothèse ou d’approfondir ses connaissances sur la reconnaissance des plantes, aussi bien dans son jardin qu’en pleine nature.
Quelles applications gratuites pour retrouver le nom botanique d’une plante ?
Retrouver le nom précis d’une plante n’a rien d’un exploit réservé à une élite. Grâce à une nouvelle vague d’applications gratuites, la découverte botanique devient rapide et accessible, que l’on cherche simplement à mettre un nom sur une fleur inconnue ou à se perfectionner dans la discipline.
Parmi les applications à connaître, Pl@ntNet occupe une place de choix dans l’identification collaborative. Imaginée par des organismes publics comme le CIRAD, l’INRA, l’Inria, l’IRD et Tela Botanica, elle s’appuie sur une base de données participative et reconnaît plus de 37 499 espèces. L’éventail des contributions, la justesse des résultats et la variété des projets thématiques ou géographiques font sa force. Disponible sur iOS, Android et sur le web, elle s’adresse à tous.
Pour ceux qui s’intéressent à la flore européenne sauvage, Flora Incognita se révèle redoutable. Fruit du travail de l’université technique d’Ilmenau et de l’institut Max Planck de biogéochimie, elle fonctionne même sans connexion internet et livre des données sur la toxicité ou les usages des espèces. Plus de 4 800 espèces sont recensées, un vrai atout pour les passionnés de balades nature.
Seek, liée à la plateforme iNaturalist, mise sur l’aspect ludique. L’application motive l’exploration du jardin ou des sentiers via des défis, tout en permettant d’identifier faune et flore. PictureThis, de son côté, ajoute la possibilité de diagnostiquer les maladies et fournit des conseils d’entretien, le tout dans une interface immersive.
En complément, Google Lens vient s’ajouter à la liste : ce service polyvalent reconnaît non seulement les plantes photographiées, mais aussi une multitude d’objets. Pour une identification botanique fiable et détaillée, les applications spécialisées gardent toutefois une longueur d’avance.
Comparatif : points forts et limites des applis d’identification les plus populaires
Chaque application a ses forces et ses failles, et le choix dépend souvent de l’usage recherché. Pl@ntNet, par exemple, brille par son aspect participatif et la qualité de sa base, alimentée aussi bien par la communauté scientifique que par des amateurs. Les projets thématiques permettent de cibler une région ou une famille, la reconnaissance est solide pour les plantes sauvages ou ornementales. Un bémol : la fiabilité fluctue selon la qualité des photos et la rareté de l’espèce, notamment hors d’Europe.
De son côté, PlantSnap mise sur une couverture étendue : l’application revendique plus de 600 000 espèces reconnues, avec des fiches descriptives illustrées et une géolocalisation intégrée. Mais la modération des identifications reste perfectible, surtout pour les plantes peu répandues ou endémiques.
Seek, adossée à iNaturalist, valorise l’expérience utilisateur et la découverte intergénérationnelle. L’identification englobe faune et flore, l’interface est instinctive, les défis éveillent la curiosité. Pour certaines espèces complexes, les résultats tendent cependant à rester assez génériques.
Flora Incognita s’adresse clairement à ceux qui arpentent la flore européenne. La précision est au rendez-vous, l’appli fonctionne hors connexion, délivre des infos sur la toxicité ou les usages et s’appuie sur un socle scientifique solide. Son panel d’espèces, en revanche, reste limité en dehors de l’Europe centrale et occidentale.
Google Lens, quant à lui, reconnaît sans sourciller les plantes mais ne se spécialise pas sur la botanique. Il séduit par sa rapidité mais n’offre pas la profondeur d’analyse requise pour aller au-delà d’une simple identification.
Enfin, certaines solutions comme Clé de forêt ou Flora Helvetica font le choix de la rigueur scientifique et de l’utilisation sur le terrain : clés de détermination, glossaires, mode hors ligne. Ces outils s’adressent surtout à un public averti, pour lequel la détermination botanique poussée reste nécessaire, notamment lorsqu’il s’agit d’alimentaire ou de plantes médicinales.
L’intelligence artificielle, un allié surprenant pour les curieux de botanique
L’identification des plantes s’est réinventée avec l’arrivée de l’intelligence artificielle. Les applications mobiles gratuites reposent sur des algorithmes entraînés à reconnaître des millions de spécimens. Que ce soit pour une plante sauvage, une fleur du jardin ou un arbre décoratif, une simple photo suffit : le système analyse les caractéristiques de la plante et suggère son nom botanique, souvent enrichi d’informations complémentaires.
Ce qui fait la différence ? La capacité de ces outils à évoluer en permanence. Grâce à la science participative, chaque utilisateur apporte sa pierre à l’édifice : chaque image transmise, chaque correction ou validation affine la qualité du service. Pl@ntNet, par exemple, capitalise sur un immense corpus d’images envoyées par des amateurs et des spécialistes, ce qui renforce l’exactitude de ses propositions.
L’intelligence artificielle ne remplace pas le travail minutieux du botaniste, mais elle rend l’accès à la connaissance infiniment plus aisé. Pour valider l’identification d’une espèce rare ou d’une plante à usage alimentaire, il reste prudent de croiser ses sources, de consulter des flores électroniques ou des forums spécialisés. Mais pour s’émerveiller devant la diversité du vivant lors d’une balade, l’IA devient ce compagnon futé, prêt à révéler sur-le-champ la richesse végétale qui se cache sous nos yeux.


